Préparer la place d’atterrissage intermédiaire
L’hélicoptère décolle quelques minutes seulement après la réception de l’alarme. Il fait toutefois une brève halte à Meiringen pour embarquer le guide de montagne Simon Flückiger : de garde, le spécialiste du sauvetage héliporté (SSH) du Club Alpin Suisse CAS, va apporter toute son expérience pour ce sauvetage en terrain difficile.
Le reste du vol est très court, mais la cheffe d’opération Conny Hirt profite de ces quelques instants pour envoyer d’autres informations sur les portables et tablettes de l’équipage. La patiente semble avoir eu de la chance dans son malheur : elle est consciente et peut bouger – à bord de l’appareil, c’est le soulagement. Malgré tout, la victime doit être transportée en urgence à l’hôpital. Il va falloir aller vite ! L’équipage anticipe donc déjà sur la suite, à commencer par l’impératif de trouver une place d’atterrissage intermédiaire où la skieuse pourra être transbordée dans la cabine. Rapidement, le choix se porte sur la Tierberglihütte, toute proche. Conny Hirt informe le gardien qu’un hélicoptère de la Rega va bientôt se poser devant sa cabane : celui-ci a ainsi le temps de préparer le site, de replier les parasols, de fermer les volets et de demander aux éventuels client·e·s de s’éloigner de la place d’atterrissage intermédiaire. « Tout au long de la mission, je suis une sorte de quatrième membre d’équipage. Je soutiens les trois autres, par exemple en mobilisant des partenaires d’intervention, en assurant la coordination avec eux ou en annonçant les patient·e·s auprès de l’hôpital », explique la cheffe d’opération.
L’hélicoptère arrive maintenant sur le lieu de l’accident. Un rapide survol permet de reconnaître les lieux et confirme l’impossibilité de poser l’appareil à proximité de la patiente. En revanche, le pilote va pouvoir faire débarquer ses passagers lors d’une dépose en appui : dans cette manoeuvre, Rick Maurer amène son hélicoptère au ras du glacier. Il lui fait toucher le sol uniquement avec la roue avant et avec une des roues arrière. Il le maintient dans cette position jusqu’à ce que la médecin d’urgence, l’ambulancière et le spécialiste du sauvetage soient sur le glacier. Le pilote s’envole ensuite vers la place d’atterrissage, parfaitement préparée, devant la Tierberglihütte. Il va désormais attendre que ses collègues lui demandent par radio de revenir pour l’hélitreuillage.